Je suis en train de regarder mon Blog et je vois que ça faisait longtemps que je n’avais plus donné des nouvelles. Parfois il y a tellement de choses qui se passent dans ma vie que j’ai du mal à écrire une phrase parce que je ne trouve pas les bonnes paroles pour.
J’ai quitté l’Espagne fin mars pour rentrer en Suisse et m’occuper un peu de ma petite maman. Je suis rentrée sans avoir “coché” mon projet ce qui m’a provoqué en premier lieu une sensation d’échec. On n’est jamais trop content sur le moment quand on s’investit beaucoup dans un projet qu’on ne réalise pas à la fin mais avec du recul je suis vraiment contente de ce que j’ai fait là bas. J’ai grimpé avec le cœur grand ouvert et j’ai énormément progressé dedans. A la fin j’ai réussi à faire la voie avec un arrêt ce qui me donne bon espoir pour l’année prochaine.
Pour être honnête, je ne sais pas ce que ça vaut la Reina Mora. Comme la cotation officielle n’est « que » 8c+/9a, je me demande si c’est juste un compte perso à régler et qu’en réalité la voie n’est pas si dure. Pour moi en tout cas, elle est importante. Je m’y suis mise l’an dernier car j’ai eu un grand coup de cœur et elle représente la première réelle voie dure que j’ai travaillée dans ma vie. Mais bon, peut-être faudra juste que je me prépare un peu plus correctement l’année prochaine et que j’arrête de me chatouiller!
Rentrer en Suisse chez ma famille est toujours un challenge pour moi. J’adore ma mère, elle m’a tout appri dans ma vie : les valeurs qui comptent, le respect, vivre l’instant présent. Bref, elle est fantastique!
Après de nombreuses années d’arthrose à la hanche, elle a enfin pris la décision de se faire opérer et je lui avait proposé de m’occuper d’elle pendant la période “béquille”. On habite dans la campagne donc ce n’est pas évident pour une femme seule de se déplacer. Alors j’ai fait ma petite fille qui s’occupe d’elle et vous ne pouvez pas vous imaginez comme ça m’a remplie de joie d’être là pour elle et de lui donner un coup de main pendant cette période difficile. Avec mon frère on lui a même organisé une fête surprise pour ses 60 ans. C’était énorme !
Mais à part l’amour que j’ai pour ma famille, la Suisse n’est plus l’endroit ou je vis réellement, donc très vite je me sens un peu seul. Je me suis créée ma vie pendant ces six dernières années en France à Grenoble et cet endroit commençait vraiment à me manquer.
Depuis novembre passé j’avais une vie de gitane car j’avais besoin de me détacher un peu de tout. Quand je prends une décision je suis assez radicale pour la mise en place et je l’assume complètement. Ce qui est horrible pour moi c’est quand je plane et quand je ne sais pas exactement ce que je veux.
J’ai eu beaucoup de temps pour grimper ces dernières semaines, comme jamais presque, mais au fond de moi je ne suis pas faite pour grimper 100%. Ca ne donne pas assez de sens pour moi et ça ne me comble pas totalement. C’est étrange de dire ça car je vis de ça . Je m’ennuie quand je ne fais que grimper et j’ai beaucoup du mal à définir mes objectifs et je ne sais pas trop si je suis vraiment prête à faire les investissements nécessaires pour atteindre un but.
L’idée et la grande envie de revenir sur Grenoble étaient comme un éclair pour moi. J’étais de nouveau capable de mettre des paroles claires sur mes rêves et mes envies et je trouve que c’est la plus belle sensation du monde quand on est capable de dire ça à haute voix. Mon rêve a toujours été d’avoir un appart sous les combles au vieux centre ville de Grenoble. Je suis en train de mettre ça en place et depuis je suis aux anges !
C’est rigolo, mais les ojectives en escalade suivent naturellement depuis et j’ai de nouveau le feu en moi et l’envie de me dépasser dans une voie d’escalade.
Je crois que ma période de planage prend enfin fin et c’est une sensation très très agréable. Il va suivre une belle période de travaux/grimpe. Je kiffe déjà !
Bon, faut quand même que j’ajoute un truc: ça fait une semaine que je suis plaquée au lit à cause d’un virus très persistant. J’ai plus été malade depuis 4 ans, fallait bien que ça me rattrape un jour! Je pense que je le traine déjà depuis plusieurs semaine, ce qui explique un peu ma grosse fatigue et fragilité. Mais j’ai pas peur, je fais confiance dans la vie.
